Chelsea débute la partie retranché dans sa moitié de terrain. Considérant les derniers matchs des deux équipes et la rotation au sein des Blues, on peut supposer que Roberto Di Matteo a préféré d’abord laisser venir le Bayern, pour les épuiser.
Toute la première mi-temps est à l’avantage des Munichois. Avec occasions dès la 4e minute pour Schweinsteiger ou Robben à la 7e. Chelsea ne répond que par acoups, probablement limités par l’absence de Ramires, mais aussi le mauvais début de match de Juan Mata. L’espagnol peine à trouver ses marques et n’arrive pas à diriger le jeu comme à son habitude.
Sur le côté gauche, Ryan Bertrand se débrouille bien sans le ballon et fait un bon travail défensif. En attaque, le jeune défenseur est plus limité et rarement sollicité par ses coéquipiers, qui lui préfèrent un Salomon Kalou plus percutant à droite.
Vu le manque d’actions offensives pour les Londoniens, l’attention se porte surtout sur leur défense et il n’y a pas grand-chose à reprocher aux hommes de Di Matteo sur ce point, en première mi-temps. Que ce soit Mikel, Cahill, David Luiz, Cole ou Bosingwa, tous ont été impeccables dans leurs interventions et anticipations. Mentions spéciales pour Cole, décisif à de nombreuses reprises et Cahill qui s’est visiblement mieux remis de sa blessure que Luiz.
Le brésilien ne semblait pas avoir les ressources nécessaires pour attaquer, contrairement à d’habitude, et Cahill s’est chargé à plusieurs reprises d’apporter son soutien lors de phases offensives, à l’image d’un certain John Terry.
Le véritable défaut des Blues, en première mi-temps, aura été le manque de précision dans les passes et l’incapacité à contre-attaquer. Rares ont été les phases de jeu où les Blues ont su aligner quatre ou cinq de passes de suite sans problème.
La deuxième période s’est déroulée globalement sur le même ton, avec un Bayern qui ne trouvait toujours pas solution et commençait à s’impatienter. Les minutes passent et le score reste à 0-0. L’entrée en jeu de Florent Malouda, à la place de Ryan Bertrand, n’apporte pas grand-chose à Chelsea, même si le Français étaient dans quelques bons coups.
La pression ne fait que monter et les supporters du Bayern se font de moins en moins entendre. Avant la 83e minute et un nouveau tir des Bavarois. Ou plutôt une tête de Thomas Müller qui trompe la vigilance de Petr Cech et finit au fond des filets. Ironie du sort, c’est Ashley Cole, pourtant magistral durant tout le match, qui est à la faute sur le but du Bayern.
1-0, 83e minute. Le match semble plié et l’Allianz Arena rugit de nouveau. Mais cinq minutes plus tard, sur le premier corner de Chelsea, Didier Drogba trouve la lucarne droite du but de Manuel Neuer et égalise pour les Londoniens. Un but symbolique et la preuve que l’Ivoirien est bien une légende du club de Roman Abramovich.
1-1 à la 88e minute. Le score ne bougera pas jusqu’aux prolongations.
Comme c’est souvent le cas dans ce genre de match, où la pression et l’enjeu sont énormes, les deux équipes attaquent sans trop se livrer. Le Bayern reste plus percutant et pénètre à plusieurs reprises dans la surface de réparation londonienne. Jusqu’à la 6e minute de jeu et une faute DE Drogba. Le genre d’action qui peut faire passer l’Ivoirien de héros du match à « zéro ».
Oui, mais Cech est là pour sauver le pénalty de Robben. À partir de ce moment-là, rien ne semble pouvoir toucher Chelsea, pas même le Bayern Munich, tombeur du Real Madrid en demi-finales.
Les prolongations se terminent sans grandes occasions, mais on aura quand même eu l’occasion de voir un Fernando Torres bien en jambes.
Les tirs aux buts arrivent au terme de 30 minutes de prolongation, pour pousser à bout les nerfs et les coeurs des fans de Chelsea et de ceux du Bayern. 10 tirs qui vont marquer l’histoire du football :
Lahm débute la séance et réussit son pénalty. Petr Cech n’est pas loin du ballon, mais ne peut rien faire de plus. Mata le suit et manque son tir. Trop mou sur le côté droit, Manuel Neuer n’a pas de problèmes pour l’arrêter. Mario Gomez, relativement transparent durant le match, réussit lui aussi son tir, même si Cech le touche du bout des doigts. À ce moment, le Bayern mène 2 pénaltys à 0.
Vient le tour de David Luiz. Le brésilien prend beaucoup d’élan et plante sa balle dans la lucarne droite des buts de Neuer. 2-1. Dans une certaine confusion, Manuel Neuer s’élance pour prendre le 3e tir du Bayern et le transforme. 3-1.
Lampard s’approche des buts de Neuer, prend, lui aussi, beaucoup d’élan et tire un boulet de canon plein-centre. Neuer est fusillé sur place et Chelsea reste à portée de Munich. C’est au tour d’Ivica Olic, entré en cours de jeu à la place de Franck Ribéry. Le croate s’élance et voit son tir repoussé par Cech.
Ashley Cole a l’occasion de permettre aux Londoniens de revenir à égalité avec Chelsea et ne tremble pas. Il envoie sa balle dans le petit filet droit, inarrêttable. 3-3.
La tension monte alors. Chelsea prend le dessus mentalement. Schweinsteiger s’approche du point de pénalty et sent probablement la pression de tous les fans présents au stade, mais aussi de l’Allemagne sur ses épaules. « Schweini » tire…et frappe le poteau droit. Chelsea n’est plus qu’à un pénalty de la victoire suprême.
Comme un symbole, c’est Didier Drogba qui a la charge de tirer le pénalty de la victoire. L’Ivoirien prend peu d’élan, frappe et marque ! Chelsea remporte enfin la Ligue des Champions, le trophée qui lui manquait et qui lui faisait défaut depuis tant d’années.
Avec son pénalty, Drogba « boucle la boucle » de son passage à Chelsea et offre la « Coupe aux grandes oreilles » à John Terry, Frank Lampard, Petr Cech, Roberto Di Matteo et Roman Abramovich. Interviewé après le match, Drogba a simplement parlé d’un rêve qui se réalise pour lui.