Une chose est sûre, c’est que Chelsea revient de loin cette saison et ce n’est pas Frank Lampard qui dira le contraire. A la veille de sa deuxième finale de Ligue des Champions sous les couleurs des Blues, « Super Frank » revient sur le parcours du club cette saison et avoue qu’il ne pensait pas que Chelsea arriverait en finale.
- Un hiver décisif
En s’inclinant 3 à 1 en 1/8 de finale aller face à Naples, les Blues compromettaient sérieusement leur chance de qualification, et pourtant les Blues réussiront l’exploit de battre Naples à Stamford Bridge et de se qualifier pour le prochain tour. D’ailleurs, rares étaient ceux qui les voyaient renverser la donne au match retour; et dans le vestiaire londonien aussi, on y croyait qu’à moitié comme le confie le milieu londonien.
Tu ne peux pas t’imaginer cela, être en finale de Ligue des Champions à Munich. Bien sûr, tu as vécu assez de choses pour savoir que tout peut changer, mais cette nuit je pense qu’aucun d’entre nous n’y avait pensé. Nous étions découragés dans le vestiaire mais nous savions que nous étions meilleurs que ça, nous devions nous faire mieux. Et cela a été un effort colossal durant les semaines entre les matchs [Ndlr: le ¼ de finale aller et le ¼ de finale retour] pour pouvoir renverser la tendance. C’est le tournant de notre saison en fait.
Entre ces deux huitièmes de finale, le club avait décidé de limoger André Villas-Boas suite à une série de « résultats insuffisants ». Longtemps relégué au poste de remplaçant durant l’ère Villas-Boas, Frank Lampard n’a jamais caché les tensions qui existaient entre lui et son ancien entraîneur. Une situation assez frustrante pour le joueur de 33 ans.
Je savais que je ne pourrais pas jouer 160 matchs consécutifs tout le temps mais c’était parfois difficile et frustrant de ne pas être dans l’équipe. J’ai gardé ça en moi et j’ai essayé de continuer à travailler dur et finalement cela a changé. Quand je ne jouais pas, c’était certainement le moment le dut de ma carrière. confie le milieu londonien.
- En route pour l’exploit.
Avec la nomination de Roberto Di Matteo, le milieu de terrain anglais a retrouvé son statut de titulaire. Il a même été promu capitaine, suite à l’exclusion de John Terry face au FC Barcelone. Une fierté pour le joueur qui évolue sous les couleurs des Blues depuis 2001 et qui espère guider ses co-équipiers vers le sommet de l’Europe.
Pour moi, ce sera le moment dont je serai le plus fier. Je dois jouer mon rôle de capitaine comme je l’ai toujours fait, et comme cela a été le cas face à Barcelone. Je n’ai jamais autant crié que durant ce match mais nous étions dos au mur et je devais essayer de gérer les joueurs. Cette fois, j’essayerai de me faire entendre et de montrer l’exemple.
En 2008, les Blues disputaient leur première finale de Ligue des Champions et s’étaient inclinés aux tirs aux buts face à Manchester United (6-5). Depuis, Chelsea a remporté de nombreux titres nationaux et pourtant l’international anglais révèle que cette défaite à Moscou lui a laissé un goût amer et qu’il compte se servir de cet échec pour renverser la donne face au Bayern Munich.
Chaque année, on se confronte aux mêmes questions: est ce que c’est la bonne année? Comment s’inspirer des échecs des années précédentes? Et chaque année, on a évidemment échoué parce nous l’avions pas fait. Nous sommes à une marche de pouvoir le faire.
Je pense parfois à ça, aux occasions ratés de peu. Je pense à tous mes succès et mes échecs et parfois les échecs vous marquent tout autant que les victoires, mais tu dois avancer. J’ai quelques bons souvenirs de Moscou- pas de l’issue finale évidemment mais de l’évènement en soi- donc ce serait bien de gagner cette fois-ci. Même si nous ne gagnons pas [Ndlr à Munich, je n’aurais pas aucun regret. Je suis très heureux et fier de la carrière que j’ai eu ici.
Compte tenu de leur saison en dents de scie , les Blues ont souvent été considérés comme des outsiders avant les chocs qui les attendaient en phase finale de Ligue des Champions. Une motivation supplémentaire pour les joueurs, si proches de la finale, de l’exploit qui leur permettrait de finir en beauté cette saison riche en émotion.
Nous n’étions pas pressentis pour aller aussi loin. Face à Naples déjà, puis avec le tirage face au FC Barcelone, personne ne nous voyait en favori. C’est encore plus agréable d’atteindre la finale quand tu ne t’y imagines au début. Tu dois encore te surpasser et la gagner. Gagner sera le plus grand exploit que Chelsea puisse faire. Ce sera le meilleur accomplissement, sans aucun doute.