Le grand jour est enfin arrivé. L’aboutissement de toute une saison pour deux grands clubs d’Europe. L’occasion de rentrer dans l’histoire du football européen ou de la marquer encore plus de son empreinte. Si le Bayern Munich a la possibilité de décrocher une cinquième « coupe aux grandes oreilles », Chelsea a l’opportunité, pour la deuxième fois en quatre ans, de la remporter pour la première fois.
L’occasion, aussi, de sauver une saison bien tourmentée, notamment en Premier League où les Blues ont terminé à la 6e place du classement, à quelques points du podium. D’autant que Chelsea a également rencontré beaucoup de difficultés en Ligue des Champions, cette saison. Sortis en tête de leur groupe, devant le Bayer Leverkusen, les Londoniens avaient reçu une leçon de football à San Paolo, Naples où John Terry et ses coéquipiers, alors dirigés par Andre Villas-Boas, s’étaient inclinés 3 buts à 1, dans un match à sens unique.
Puis, avec le remplacement du coach portugais par son ancien adjoint, Roberto Di Matteo, Chelsea a connu une seconde vie. Dans une rencontre référence, à Stamford Bridge, les Blues ont su renverser la tendance, battre les probabilités et donner, à leur tour, une leçon de football aux Napolitains. Ce 4-1 obtenu le 14 mars 2012 a marqué le véritable début de l’aventure européenne de Chelsea.
Benfica, en quarts, puis le grand Barça de Pep Guardiola n’ont pas su éliminer les Anglais et surtout, défaire la rage de vaincre des cadres, comme des nouveaux, de l’équipe de Roman Abramovich. Sans être brillants sur le terrain, ils ont été combattifs à n’en plus finir et surtout ont démontré toute l’étendue de leur détermination.
Aujourd’hui, Chelsea a rendez-vous avec le Bayern, dans une finale qui se jouera en terre bavaroise à l’Allianz Arena. Une situation qui les pousse directement dans la position d’outsider qu’ils semblent tant apprécier. Comme contre Barcelone, comme contre Naples lors des 1/8e de finale retour, les Blues vont devoir montrer ce qu’ils ont dans le ventre et se battre comme un Bayern éblouissant en Ligue des Champions.
Si les deux équipes sont décimées par des suspensions ou des blessures, surtout du côté de Chelsea, les deux équipes disposent encore de leurs principaux atouts offensifs : Didier Drogba, Juan Mata et Frank Lampard d’un côté, Arjen Robben, Franck Ribéry, Thomas Muller et Mario Gomez de l’autre. Ce dernier pointe d’ailleurs à 12 buts dans la compétition cette saison. Une statistique à faire pâlir les plus grands d’Europe.
Oui, mais Chelsea n’a pas grand-chose à envier à Mario Gomez, tant les performances de Didier Drogba, dans les matchs importants, sont nombreuses. L’Ivoirien l’a encore montré en finale de la FA Cup, inscrivant deux buts cruciaux pour défaire Liverpool et apporter un premier trophée à Roberto Di Matteo, en tant qu’entraîneur des Blues.
Alors certes, sans John Terry et Branislav Ivanovic, la défense londonienne ne sera pas la même que d’habitude, mais Gary Cahill, David Luiz et José Bosingwa ont aussi démontré qu’ils savaient répondre présents quand il le faut. Le véritable manque pour Chelsea sera très probablement l’absence de Ramires, si important contre Barcelone et si décisif en contre-attaque. Suspendu pour avoir reçu un deuxième carton jaune contre les Barcelonais au Camp Nou, le brésilien fera très certainement défaut à ses coéquipiers.
Heureusement, Roberto Di Matteo dispose encore de Drogba et Fernando Torres en attaque, ainsi que de Frank Lampard, Juan Mata, Michael Essien, John Obi Mikel et probablement Florent Malouda au milieu. Tous n’ont pas joué l’intégralité de la saison, ou montré le niveau de jeu attendu, mais chacun a les ressources nécessaires pour sortir un grand match face au Bayern.
D’autant que le XI de départ de l’Italien sera principalement composé de joueurs frais physiquement et qui ont pu disposer de beaucoup de temps pour récupérer, contrairement aux Munichois, qui avaient encore une finale de Coupe d’Allemagne à jouer, samedi dernier. Une finale durant laquelle les Bavarois n’ont été que l’ombre d’eux-mêmes et ont perdu 5-2 face au Borussia Dortmund.
Chelsea arrive, de son côté, avec une dernière victoire acquise en Premier League, contre Blackburn, mais surtout leur victoire en FA Cup. Au terme de celle-ci, chaque joueur du groupe avait en tête la finale de Munich et savaient que leur succès remporté contre Liverpool, n’était que la première étape pour eux. Sans être les favoris, les Londoniens disposent d’une bonne dynamique affichée en coupe cette saison.
Beaucoup hésitent à donner un vainqueur pour la finale de demain, même si la majorité tend à se mettre du côté du Bayern, mais une chose ressort principalement de l’avis des journalistes et analystes : cette finale apportera le lot de spectacle que l’on attend d’un tel évènement. Et à ceux qui évoquent l’avantage du terrain des Munichois, non seulement chaque équipe ayant disputé une finale de LdC à domicile ne l’a pas remportée, mais aussi, lors des trois finales disputées à Munich en Ligue des Champions, le club vainqueur obtenait la première victoire en C1 de son histoire : Nottingham Forrest en 1979, Marseille en 1993 et le Borussia Dortmund en 1997.
Une petite statistique qui pourrait bien se vérifier, encore une fois, ce soir, à l’Allianz Arena.